Ali est né avec un manque. Certainement, le manque le plus handicapant: le manque d’anticipation. Ali vit au présent et laisse la vie le surprendre. Entre ses oublis et ses actes manqués, il peine à conserver ses emplois, ses amis et évidemment ses fiancées. Un jour, Ali rencontre Ana, son parfait opposé. Ana est née avec un excès d’anticipation, elle sait toujours ce qui se passe après. Pas de hasard, pas d’imprévu. Sauf lui, Ali. Ali et Ana ont beau s’aimer, être sur la même longueur d’ondes, ils ne vivent pas sur la même échelle de temps. Amour impossible, amants contrariés, c’était sans compter leur incroyable obstination à être heureux. Se retrouveront-ils au bon moment ?
«A» est une comédie poétique et absurde où trois comédiens interprètent une galerie de personnages délirants pour aborder un sujet qui touche tout le monde : anticiper. Travailler aujourd’hui pour la retraite de demain. Se comporter bien de son vivant pour être récompensé après la mort. Faire des provisions en automne pour survivre à l’hibernation. La société, la religion et la nature exigent de l’anticipation. Est-ce qu’anticiper est la clé du bonheur ? « A » a ainsi vu le jour. Il s’agissait de lui inventer un univers fantaisiste où le grand « A » de l’Anticipation serait le maître cœur. C’était l’occasion de donner la parole à tous les extrémistes de l’Anticipation : les A+ ou les A-, et de trouver la chose drôle, vraie, décomplexante. Pour traiter le sujet, il me fallait des personnages déséquilibrés, purs et profondément malheureux. Nos personnages principaux en auraient déjà fini avec la vie s’ils n’étaient pas contrariés dans leurs funestes destins par des personnages secondaires envahissants ; certains bien réels, d’autres sortis de l’imagination – les parents, le psy, le dentiste, l’horloge biologique, l’instinct, le doute etc. Les réactions d’apparence absurdes d’Ali et Ana sont toujours justifiées par leur dialogue intérieur, qui devient bien visible aux yeux du public. Nos angoisses, aussi extravagantes soient-elles, dévoilent la part universelle de nos peurs. La mort, comme terminus, instaure un rapport d’urgence omniprésent.
Véritable tourbillon de fantaisie, d'émotion, d'absurde et d'énergie. Un voyage dans l'univers loufoque de l'auteure. Un moment rare et un grand bravo aux interprètes survoltés.
Élie Rapp
Élie Rapp
Ludovic Thievon
Thomas Drelon
Vincent Paillier
Eurydice El-Etr
Renaud Boutin
Maria Mc Clurg
Pierre Daubigny
Cassandre Boy
Gwendolyn Boudon
Compagnie La Royale Breakfast
Coq Héron Productions